427 VuesLes plateformes de la société civile environnementales et agricoles ont adressé au gouvernement de la République démocratique du Congo, une série des recommandations pertinentes, afin que le document de Politique agricole durable en cours de confection, et la loi qui en découle soient un levier de développement socio-économique susceptible d’assurer à la fois la croissance économique, l’autosuffisance alimentaire et la gestion durable des écosystèmes dont dépendent les millions des congolais. C’était au cours d’une conférence de presse organisée à Kinshasa, ce jeudi 28 juillet 2022. « La RDC peut faire de l’agriculture durable un enjeu stratégique, pour non seulement son peuple mais aussi pour le monde entier de telle sorte que l’on puisse nous respecter. Nous pouvons, si nous produisons, dominer le monde entier avec les produits agricoles », a indiqué Simplex Kambale Malembe, chargé des programmes et de plaidoyer au sein de la CONAPAC (Confédération nationale des producteurs agricoles). Ces recommandations adressées au gouvernement de la RDC sont issues des consultations menées aux niveaux provincial et local. Sur le plan de la forme, la société civile recommande de décliner les axes et les orientations par palier sous forme de théorie de changement pour permettre de suivre et évaluer l’évolution à l’horizon 2030. D’intégrer les éléments et analyses faites dans d’autres documents de politiques. D’apporter des améliorations en se référant aux observations de la note de contributions d’APOI/RDC, CONAPAC et GTCRR. Pour s’assurer que les préoccupations des petits producteurs ainsi que les organisations paysannes issues des communautés locales et peuples autochtones, soient prises en compte par ce document de politique et la loi, la CONAPAC, et le Groupe de travail REDD+ Rénové ont recommandé au gouvernement congolais notamment « d’accorder lors de cette phase d’élaboration de la politique agricole, une attention particulière aux producteurs familiales et de type familiales qui constituent la majorité de la population au sein des communautés locales et peuples autochtones ». La RDC devra définir clairement les ambitions et orientations agricoles du pays par rapport aux trois types de l’agriculture telles que prévues par les différentes lois de la République en prenant en compte les principes de la REDD+. Le document de la politique devra intégrer de manière générale les approches « zéro déforestation », “zéro labour” et d’autres techniques progressistes telles que « zéro brûlis », dans l’activité agricole. La société civile recommande également à l’Etat de promouvoir les savoirs endogènes relatifs à l’agriculture durable, de dégager clairement les moyens à affecter à la recherche agronomique, à la production semencière et à la vulgarisation agricole. L’Etat devra définir la stratégie à mettre en place et le coût y relatif pour la certification des produits agricoles. Il devra aussi faire un effort pour rester dans l’esprit de la loi, étant donné que certains concepts utilisés dans le draft de la PAD le sont parfois à tort ou à raison, selon des différentes significations, et contextes. « Ce sont des recommandations. La note de position pourra suivre au cas où nous sommes déçus. Après ce point de presse, nous allons faire le plaidoyer pour essayer de conscientiser les uns et les autres », a déclaré Guy Kajemba, coordonnateur du GTCRR. Notons par ailleurs que cette sortie médiatique de la société civile l’a été en prévision de la retraite de finalisation des travaux sur le document de la Politique agricole durable et l’analyse de l’avant-projet du conseil consultatif agricole envisagé par le ministère de l’Agriculture. Alfred NTUMBA https://www.environews-rdc.org/2022/07/28/agriculture-la-societe-civile-propose-au-gouvernement-sa-contribution-au-document-de-la-politique-agricole-durable
Politique forestière nationale, le GTCRR invite Claude Nyamugabo à amorcer un dialogue avec CAFI et FONAREDD
375 VuesLe GTCRR souligne les risques majeurs de sortir des balises, consensuellement déjà tracées, pour le développement de tous les programmes, en raison de l’unité de la vision, de la connectivité des objectifs gouvernementaux affirmés. Il propose par contre la production au préalable d’une analyse ou une revue sectorielle actualisée au titre de diagnostic du secteur forestier. Au lancement des travaux de l’élaboration de la politique forestière nationale, au mois de mars 2020, le calendrier du ministère de l’Environnement et Développement durable prévoyait que le document de la politique forestière devrait être disponible d’ici la fin de cette année. « Intenable ! Si l’on veut faire un travail de qualité », rétorquent à ce jour, les acteurs de la société civile environnementale regroupés au seins du GTCRR. Ils soulignent la nécessité de poser un véritable diagnostic du secteur des forêts, recueillir les données de terrain, notamment celles de la dynamique des tourbières et des communautés locales et peuples autochtones pygmées. A en croire les acteurs de la société civile, le vrai diagnostic ne doit pas se poser dans les bureaux climatisés de Kinshasa, tel que cela se fait actuellement, mais plutôt sur le terrain pour prendre en compte les réalités des provinces, et des terroirs des communautés locales et peuples autochtones qui vivent dans les forêts, et par les forêts, afin de rencontrer leurs réels problèmes. Mais hélas, depuis le début des travaux, aucune mission de consultation n’a été organisée par l’administration forestière pour donner à ce document de politique forestière de la consistance avec les données de terrain, prétextant l’indisponibilité de moyens financiers. Du coté de la société civile environnementale l’on pense le contraire. « Le problème de moyens financiers qui se pose aujourd’hui pour conduire cette reforme peut facilement être résolu, car il y’ a de moyens conséquents qui ont été mis à la disposition du ministère à travers le PGDF. Nous pesons que si ces deux acteurs ( Ndlr, le gouvernement et le Fonds CAFI) se mettent ensemble, ils peuvent trouver une solution durable pour que la reforme ne puisse pas poser de problèmes après que le pays se serait doté de sa politique forestière », a précisé Serge Bondo, membre du GTCRR. « Nous pensons qu’à l’heure actuelle, qu’il faille faire un diagnostic forestier sans lequel, il sera difficile de se projeter dans l’avenir. On peut bien avoir une politique forestière. Mais si celle-ci ne prend pas en compte les vrais problèmes qui ont touché au secteur dans le passé, il sera difficile d’avoir une politique forestière qui puisse répondre aux attentes du pays », Le GTCRR invite par ailleurs le Ministre de l’Environnement à ne pas privilégier les intérêts politiques dans un secteur aussi stratégiue que celui des forêts. « C’est vrai que les conflits entre les agendas politiques et les réalités de terrain vont persister, mais nous devons les harmoniser pour avancer. Nous tenons à ce que les ressources qui sont disponibles soient mutualisées, qu’il n y ait pas des actions éparses. Il n y’a pas que le PGDF, il y’ d’autres programmes qui fonctionnement qui auront un certain nombre d’informations, notamment les PIREDD en provinces, qui devront donner des informations pour alimenter la construction de la politique et la loi forestière », a déclaré le coordonnateur du GTCRR, Guy Kajemba. Les acteurs de la société civile environnementale ont exhorté le ministre congolais en charge des forêts à donner du temps nécessaire à la construction du document de la politique forestière nationale. Une reforme très capitale qui devra aider à la bonne gouvernance des forêts congolaises. Faire le contraire serait passer à coté des objectifs réels de ladite reforme. Le GTCRR recommande notamment la définition d’un plan forestier national comme instrument de mise en ouvre des priorités de la politique forestière nationale. Il aura pour objectif d’assurer la programmation temporelle et géographique des priorités de la politique forestière, en les assignant à cours, moyen et long terme. Alfred NTUMBA https://www.environews-rdc.org/2020/10/26/foret-politique-forestiere-nationale-le-gtcrr-invite-claude-nyamugabo-a-amorcer-un-dialogue-avec-cafi-et-fonaredd